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Inserm actualités n° 48, janvier 1987
L’unité de recherche Inserm 132 "Immunologie et rhumatologie pédiatriques"
Directeur : Claude Griscelli

L‘unité 132 installée dans le département de pédiatrie de l’hôpital Necker - Enfants malades s’est efforcée, dès sa création, de développer des travaux de recherches cognitives et finalisées étroitement intriquées. Les premières, menées sur des modèles expérimentaux chez l’animal ou en situation physiologique chez l’homme, ont pu orienter vers des applications originales dans le domaine de l’immunopathologie. A l’inverse, les secondes ont souvent suggéré une étude fondamentale utile à la compréhension d’un mécanisme physiopathologique lorsqu’une observation essentielle a été faite dans l’une des nombreuses expériences de la nature que sont les déficits immunitaires héréditaires.

Etudes sur le système lymphoïde associé au tube digestif
Elles ont débuté en 1968 et représentent l’un des thèmes prédominants. On sait que la muqueuse intestinale est le siège d’une stimulation antigénique et, donc, d’une réponse immune constante et complexe, qui fait intervenir une sécrétion locale d’anticorps et des populations lymphocytaires particulières. Les travaux réalisés dans ce domaine ont permis la description d’un circuit cellulaire sanguin et lymphatique qu’empruntent les lymphocytes T et B issus de plaques de Peyer avant de migrer dans l’ensemble de la muqueuse intestinale. Les travaux actuels concernent l’étude des fonctions des lymphocytes T intramuqueux et de leur interrelation avec les cellules de l’épithélium intestinal, chez l’animal comme chez l’homme. L’étude de modèles expérimentaux de réaction du greffon contre l’hôte (GcH) a conduit à mieux comprendre les graves désordres intestinaux observés dans les GcH qui peuvent survenir après greffe de moelle. L’obtention d’anticorps monoclonaux capables de révéler des structures membranaires exprimées spécifiquement par les lymphocytes T intestinaux de l’homme ou du rat devrait permettre de préciser les mécanismes de leur migration préférentielle dans la muqueuse intestinale et les fonctions qu’exercent ces cellules.

Etudes de la régulation de la réponse immune chez l’homme
Elles sont conduites avec l’aide de deux systèmes de production d’anticorps anti-influenza et anti-mannane du Candida albicans. Elles ont notamment permis de préciser que les deux systèmes sont soumis à une restriction pour des molécules différentes (DR et DQ respectivement) du complexe majeur d’histocompatibiité (système HLA). Les études menées avec l’aide de ces deux systèmes dans diverses situations pathologiques ont conduit à élucider les mécanismes des anomalies de la production d’anticorps dans les défauts d’expression membranaires des HLA de classe II ou des protéines d’adhésion (LFA-1 et CR3) et à confirmer leurs rôles dans les coopérations cellulaires nécessaires à la réponse immune.

Recherches finalisées dans les déficits immunitaires héréditaires et acquis
Ces recherches finalisées sont particulièrement développées. Elles sont réalisées pour l’ensemble des équipes et sont très intriquées aux programmes de recherche physiologique. Elles font l’objet de liens étroits entre les activités de recherche et de soins. Les travaux sont rendus possibles par la mise au point de nouvelles technologies nécessaires à l’étude des anomalies immunologiques. Les démarches, très dépendantes des nouvelles connaissances en immunologie, ont pour objectif de mieux connaître les mécanismes physiopathologiques et d’adapter les thérapeutiques préventives et curatives. Ces recherches ont notamment permis :
• la description de nouveaux syndromes de déficits immunitaires, comme le déficit sélectif en précurseur des lymphocytes T et, plus récemment, le défaut de synthèse des HLA de classe II lié à une anomalie d’un gène impliqué dans la régulation de l’expression des gènes des molécules DR, DQ et DP ;
• la réalisation des transplantations de moelle en situation HLA identique ou semi-identique, après déplétion en lymphocytes T de la moelle du donneur, et traitement du receveur par un anticorps monoclonal anti-LFA-1 capable d’inhiber toutes les activités cytotoxiques qui peuvent limiter la prise de greffe ;
• d’appliquer les techniques de biologie moléculaire à l’étude de divers déficits immunitaires liés au sexe. L’utilisation des sondes du chromosome X a permis de détecter une anomalie génique associée à l’agammaglobulinémie, au syndrome de Wiskott-Aldrich ou au déficit immunitaire combiné sévère ;
• la mise au point du diagnostic prénatal de divers déficits immunitaires héréditaires,
de réaliser une étude épidémiologique des déficits immunitaires et de l’arthrite chronique juvénile prenant en compte le données génétiques, cliniques, immunologiques, thérapeutiques et psychosociales ;
• de recueillir des donnée diagnostiques et pronostiques concernant les infections à VIH de l’enfant et d’entreprendre l’étude épidémiologique prospective de formes liées à une transmission maternofœtale.