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Procès-verbaux du conseil scientifique de l'Institut national d'hygiène, 1946-1964

(Archives nationales, CAC versement 71-402)

30 octobre 1946

Le Comité scientifique de l'Institut National d'Hygiène créé par le décret du 19 mai 1946 se réunit pour la première fois au 45 rue Cardinet, le mercredi 30 octobre à 15 h.

Membres : pr Robert Debré, pr André Chevallier, pr. Lemoigne, Mr Suquet (inspecteur général des P et C), pr Lemierre, le dir du CNRS (Georges Teissier), le pr L. Pasteur Valley Radot, le Secrétaire de l'Académie de chirurgie, le doyen de la faculté de médecine de Paris (pr. Baudouin), le directeur de l'Institut Pasteur (Jacques Tréfouel), le Secrétaire de l'Académie de médecine de Paris (Gustave Roussy), le directeur de l'INED (Alfred Sauvy).

Le recteur Gustave Roussy préside la réunion. Avant d'aborder l'examen des questions figurant à l'ordre du jour, le recteur Roussy donne lecture du décret du 18 mai 1946, créant auprès du directeur de l'Institut national d'hygiène un Comité scientifique chargé de lui proposer le plan d'orientation générale de l'activité scientifique de l'INH et d'indiquer notamment les recherches qu'il estime devoir être entreprises ou continuées, de lui donner son avis sur les demandes de bourses et missions de recherches ainsi que sur l'attribution des subventions. Il trace en quelques mots l'historique de l'INH depuis novembre 1941. Il rappelle sa création au milieu des pires difficultés que soulevait l'occupation et rend hommage à m. le Pr. Chevallier pour l'oeuvre accomplie et qui a permis de doter la France d'un organisme qui lui manquait et dont les recherches au moment de la Libération ont mis en évidence aux du monde, en les chiffrant pour la première fois, les carences nées de l'oppression. En souhaitant la bienvenue au pr. Bugnard, m. le recteur Roussy espère qu'il pourra, sur la voie ainsi largement tracée, donner à l'INH dont il prend la direction l'essor que permet le calme maintenant revenu. L'institution auprès de lui d'un Comité scientifique facilitera sa tâche.

L. Bugnard attire l'attention du CS sur la modicité des sommes qu'il est en mesure d'attribuer aux boursiers de recherche et il envisage de créer deux catégories de bourses, les boursiers stagiaires et les boursiers complets. Il y aurait d'ailleurs intérêt à s'inspirer des règles adoptées (par le CNRS). Tréfouel : il faut éviter les surenchères ("je suis de l'avis de LB"). A. Chavallier attire l'attention du CS sur le danger que présenterait l'attribution exclusive de bourses à plein tarif des chercheurs qui consacreraient tout leur temps eux recherches proprement dites. On a le plus souvent à aider des chercheurs qui ne consacrent aux recherches qu'une partie de leur activité et il importe de pouvoir les aider dans la mesure où ils peuvent travailler.R. Debré fait remarquer qu'en dehors de ces collaborateurs temporaires qui ont pu être épisodiquement intéressés par une recherche, que l'Institut se doit de favoriser en les aidant pécuniairement, il y a toute la question des chercheurs qui se pose, de cette élite qui consacre sa vie à la recherche et dont il faut assurer l'existence. Sur ce sujet, il importe que (l'INH) se mette en rapport avec le CNRS.

Approbation des subventions :

Instituts de recherche sur le cancer de Lille et de Villejuif
Laboratoire de physique biologique de Strasbourg
Service du pr. Paraf à l'hôpital Bichat
Clinique de la tuberculose du pr. Etienne Bénard
Laboratoire kaptoglobine (hémo?) du dr. Jayle
Labo de syphilis expérimentale du dr. Gastinel
Centre de la fièvre ondulante de Montpellier
Centre de recherches de l'hôpital Foch (dr. Gounelle)
Société scientifique d'hygiène alimentaire (L. Randouin)
Laboratoire des fermentations (pr. Lemoigne)
Laboratoire de biochimie médicale (Debré)
Centre d'études d'hygiène de Marseille
Laboratoire de chimie biologique de Nancy (pr. Wolf)
Clinique médicale de l'hôpital Broussais (Pasteur Valléry Radot) 
'Comité Biologia'
Laboratoire de pathologie générale (pr. Baudouin)
Laboratoire de toxicologie (pr. Fabre)
Laboratoire de neurobiologie de Marseille (dr. Gastaud)
Centre d'études physiologiques (pr. Santenoise)
Laboratoire d'électrobiologie de l'hôpital Sainte Anne (dr. Puech)

Le pr. Debré, tout en approuvant ces subventions, exprime le désir de voir se concentrer sur des laboratoires centraux plus importants les sommes employées et despersées sur une multitude de petits laboratoires. Il recommande la possibilité pour l'INH d'avoir un droit de regard sur l'utilisation de ces sommes par les destinataires.
J. Tréfouël (I. Pasteur) partage cette manière de voir et demande que les subventions ne soient pas attribuées à des laboratoires que leurs activités jusqu'à présent connues ne semblent pas qualifier pour les recherches entreprises. Le Conseil est unanimement d'avis que les instruments de quelque importance achetés par les divers laboratoires à l'aide d'une subvention fournie par l'INH restent la propriété de ce dernier qui en assurera le transfert à d'autres organismes suivant les besoins et la qualification des utilisateurs.

27 novembre 1946

Séance présidée par le pr. L. Pasteur Valléry Radot.
L. Bugnard signale qu'il est tombé d'accord avec le directeur du CNRS pour uniformiser le taux des bourses de recherche. Le CNRS pourra financer des bourses de stagiaires INH.
Les pr. Terroine et Chevallier suggèrent qu'un décrêt donne aux chercheurs de l'INH le même statut que ceux du CNRS. Le budget de l'INH devrait permettre de recruter 40 aides techniques. Il faut espérer que des subventions provenant de la Sécurité sociale permettront de grossir notre budget. Terroine suggère la nomination de parrains pour chapeauter les boursiers.
R. Debré stime que pour l'attribution des bourses de la Société Médicale des Hôpitaux, un rapport ne lui parait pas nécessaire. Les candidats sont tous connus de leurs maitres, leur dossier individuel est d'abord étudié par les membres du Comité du Fonds d'études de la SMH. Il est décidé que les candidats rencontreront individuellement le directeur de l'INH.

Subventions aux organismes

Le Centre d'hygiène de Marseille travaille dans le cadre de l'INH, il en fait partie intégrante et la subvention qui l'a aidé à fonctionner jusqu'à présent doit continuer à lui être versée.
Le Centre de recherches de la fièvre ondulante de Montpellier (institut Bouisson-Bertrand, dir. pr. Carrère) est par excellence un centre de prophylaxie et ses activités entrent donc dans le cadre des organismes que doit aider l'INH. Debré demande pourquoi dans ces conditions, ce centre ne recevrait pas une aide du min. de l'Agriculture (la vaccination des animaux contre la mélitococcie met le cheptel à l'abri des épizooties mentionnées).
Le laboratoire d'études de la nutrition (L. Randouin) reçoit une forte subvention de l'INH (ses enquêtes sont d'un cout élevé, plus que celles de l'INH en province)
Le centre de recherches de l'hôpital Foch destiné à des enquêtes médicales sur la nutrition (Gounelle, Raoul) s'est doublé d'un laboratoire où l'on procède à la recherche scientifique pure, mais de plus en plus chère : 2,7 MF sont demandés pour 1947, ce qui dépasse les possibilités de l'INH. N'y aurait il pas intérêt à sciender ces deux labos en ne laissant à la charge de l'INH que la partie recherche médicale? Terroine en est d'accord, d'ailleurs l'institut de biochimie du CNRS pourrait absorber le labo de la fondation Foch.

Nouvelles demandes

Labo de l'hôpital Tenon (pr. Cheymal)
Association française pour l'urbanisme et l'habitation
Labo de biologie de l'Institut du Radium (Latarget)
Institut médico légal de Strasbourg (Simmonin)
Labo de l'hôpital Bichat (pr. Guy Laroche)
Service de chirurgie thoracique de l'hopital Laennec (dr. Monod)
Service de pédiatrie de Saint Vincent de Paul (pr. Lelong)
Institut d'hygiène industrielle et de médecine du travail (pr. Desille)
Labo de la Faculté de Pharmacie de Nancy (pr. Kayser)
Le CS n'a pas retenu les demandes de MM. Levaditi (Paris), Moricard (Paris), pathologie comparée (Paris) et du labo de parasitologie (Lille)

15 janvier 1947

Exposé L. Bugnard : Jusqu'ici les collaborateurs techniques étaient rétribués par les directeurs de laboratoire, directement sur la subvention qui leur était attribuée par l'INH. Pour le budget de 1947, il serait préférable de distinguer la rétribution de ces aides techniques, c'est ainsi qu'opère le CNRS.

19 mars 1947

Bugnard présente les deux décrets réorganisant la recherche médicale (statut des chercheurs et du personnel technique)
Le pr. Terroine (CNRS) insiste sur la nécessité d'apporter dans le choix et la nomination des chercheurs haut placés dans la hiérarchie, la plus grande sévérité. Ces nominations doivent être inattaquables au point de vue de la veleur scientifique des bénéficiaires. Ils sont en effet, par rapport à leur collègues des Facultés de médecine, des privilégiés puisqu'aussi bien ils ne sont pas tenus par le coté enseignement. Il y aurait lieu dit Terroine d'établir un enseignement de la recherche.
Chevallier estime que le titre de docteur en médecin est absolument nécessaire pour être nommé Attaché de Recherche (AR)
Bugnard signale les liens en cours d'établissement entre l'INH et la Sécurité sociale.

4 avril 1947

Proposition de nommer Directeur de Recherche le dr Gaston Ramon de l'Institut Pasteur "...dont les titres et la réputation mondiale rendent tout commentaire superflu" (L.B.).

17 décembre 1947

Jusqu'à présent le CNRS assume la rémunération des allocataires de recherche (AR), ce qui représente une économie pour l'INH, mais cette situation est en voie de régularisation

21 janvier 1948

Pour l'INH, les nouvelles dispositions budgétaires prévoient la reconduction du budget de 1947 (déja insuffisant) aggravé d'une compression de 10%. Il est interdit jusqu'à nouvel ordre de recruter du personnel. Certaines bourses devront etre supprimée (Koupernick).

Demandes de subventions

- Dr. Isidore (hop Saint Germain en Laye), achat d'animaux.
- Comité d'étude des problèmes humains, enquête sur l'alcoolisme. Le CS emet l'avis suivant : après avoir pris connaissance des conditions dans lesquelles se déroulerait cette enquête, considérant que les recherches que se proposent de faire les promoteurs relèvent plus de la sociologie que de la médecine, considérant d'autre part que l'INH de son côté subventionne et poursuit une enquête sur l'alcoolisme et ses manifestations pathologiques, attendu que les attributions de l'INH ne sauraient se confondre avec celles de l'INED, attendu encore que les crédits dont dispose l'INH sont, cette année tout juste suffisants pour assurer le financement des recherches médicales proprement dites, estime à l'unanimité ne pouvoir donner à la présente demande un avis favorable.
- Demande de l'Institut Alfred Fournier. Rejetée.
- Professeur de Gennes, hôp. Broussais. Acceptée
- Comité Biologia. Rejet.
- Création de quatre laboratoires des isotopes : Guyot à Broussais, Fauvert à Baujon, Tubiana dans labo Schapira, Berger à la Faculté de Médecine. Acceptée.

30 avril 1948

L. Bugnard présente projet de création d'un certain nombre de centres de recherches spécialisés où travailleraient les actuels allocataires de l'INH :
-Centre d'études et de recherche sur la nutrition humaine à l'Institut de physique biologique de la faculté de médecine de Strasbourg (Chevallier)
-Cent. de recherche physiopathologique pour l'étude des problèmes de la prévention (Santenoise)

23 juin 1948

Face aux difficultés budgétaires et aux trois candidats proposés par le pr.Mallet Guy pour le labo annexe à la chaire de pathologie chirurgicale, le CS propose de n'en retenir qu'un seul. La nomination de Constant Burg comme AR, proposée par mr Chevallier, est entérinée. L. Bugnard demande l'avis du Conseil sur la création de laboratoires qui relèveraient directement de l'INH. La première création à effectuer concernerait la nutrition et le pr. Chevallier en assurerait la direction. Il y aurait lieu d'envisager aussi la création d'un centre de recherche pour le pr. Santenoise ainsi que d'un centre de biochimie.

12 janvier 1949

Bugnard : si le vote du budget de 1949 n'est pas encore acquis à l'heure présente, on peut estimer étant donné les engagements pris par les représentants des Finances que les crédits demandés et qui s'élèvent à a somme de 98 MF, contre 58 MF, nous seront accordés.
Actuellement le nombre des boursiers se répartit de la façon suivante par spécialités : 7 en immunologie, 9 en chimie biologique, 6 en chirurgie expérimentale, 14 en neuro psychiatrie, 4 en physiologie, 4 en physique, 5 en statistique, 2 en anatomo pathologie, 7 en nutrition, 41 en biochimie clinique.

4 juillet 1949

Budget de l'INH. Exposé de Louis Bugnard

58 stagiaires touchent des bourses comprises entre 13 800 et 32 700 francs par mois. 26 attachés de recherches touchent 32 000 F/mois. 15 chargés de recherche : 42 500 F. La rémunération des quatre maitres et directeurs de recherche est équivalente à celle d'un professeur en exercice. Les 28 aides techniques touchent 220 000 F par an. Le budget de l'institut s'élève à 51 millions de francs dont 47 destinés aux allocataires en exercice. Auxquels il faut ajouter 20 MF de subventions dont 6 MFsont déja répartis entre les centres contre le cancer, et 7 autres à divers organismes. Il ne reste donc que 7 MF de budget de fonctionnement pour l'INH.
La Sécurité sociale vient de reserver une somme de 50 MF destinée à la recherche et dont le controle sera assuré par l'INH. Bugnard signale quels sont les projets de la Caisse nationale de Sécurité sociale, à savoir la création d'un très important Centre de trabnsfusion sanguine qui englobera toutes les organisations existantes (CNTS) et la création d'un Centre du rein pour le traitement des malades présentant un blocage de cet organe (Hamburger).
Au chapitre des subventions, Bugnard propose de consacrer 500 000 F pour l'installation d'un centre de chirurgie expérimentale à la Faculté de médecine (pr. Moulonguet). Enfin, un crédit particulier serait à prévoir pour le pr. B. Halpern.

10 novembre 1949

Le budget 1950 doit atteindre 50 MF pour les chercheurs et 10 MF pour l'achat d'appareillage, soit 70MF (sic) qui pourraient etre relevés jusqu'à 80 MF. A cette somme, il faut ajouter 50 à 60 MF de subvention provenant de la Sécurité sociale dont le programme de recherche a été exposé dans La Semaine des Hopitaux (5. 11. 49). Bugnard précise qu'il ne dispose pas du temps nécessaire pour controler scientifiquement ce programme.
Parmi ses cadres, l'INH compte un directeur de recherche rétribué par l'Institut Pasteur. Le CS autorise le pr Yvon Bertrend à porter le titre de DR. La demande semblable de M. Berstein n'a pas été admise. L'INH fournit des bourses à deux stagiaires étrangers affectés au laboratoire de m. Macheboeuf (I.P. Paris), MM. Alimanestiana et Grosz.
Le dr. Hauduroy (prof à la la fac de médecine de Lausanne) propose la création d'un centre des collections de types microbiens. Si l'Institut Pasteur ne peut pas le faire, la tâche devrait revenir à l'INH. Ce centre coordonnerait les différentes collections bactériologiques francaises (IP Paris, IP Lille, Ecole vétérinaire d'Alfort, INRA.)et gèrerait un fichier des souches Le pr R. Debré demande une enquête sur les causes de contamination des enfants tuberculeux en Région Parisienne.

28 janvier 1950

L. Bugnard expose qu'une demande de l'INED a du être écartée car elle n'entrait pas dans le cadre de la recherche médicale. L'INH a pu obtenir des crédits pour achever des recherches commencées sur le rhumatisme, le BCG, la carie dentaire et en obtenir de nouveaux pour les enquetes sur les enfants arriérés, leur rééducation et la contamination des enfants en milieu tuberculeux.
La Sécurité sociale souhaite lancer une enquête sur la streptomycino-résistance (tuberculose). L'I. Pasteur travaille déja sur ces recherches dit son directeur, J. Trefouel, qui estime que l'association de certains médicaments avec la streptomycine entraine parois 50% de dimininution de la résisance.
Selon L. Bugnard, alors que l'Angleterre dispose de 4 milliards de F pour la recherche médicale, la France ne dispose que de 140 MF pour ce faire. Pour la recherche sur le cancer, les Etats-Unis consacrent 40 millions $, alors que chez nous, nous n'y consacrons que 11 MF. Alors qu'en France on dispose de un franc pour la recherche médicale, on en dépense 90 en Grande Bretagne et 1000 aux Etats-Unis! Parmi les candidats boursiers présentés à l'examen du C.S., la demande de Georges Mathé est rejetée puisque l'intéressé est déjà appointé par la Sécurité sociale.

Juin 1950

La recherche médicale a été assurée jusqu'ici par l'action de chercheurs isolés. Bugnard estime qu'il serait temps maintenant pour l'INH d'implanter des groupes de travail subventionnés par les hopitaux puisqu'il existe des ébauches d'équipes: polyo, utilisation des radio-isotopes, etc..
Le directeur du CNRS, Gaston Dupouy, souligne que le budget du MRC britannique est dix fois celui de l'INH, tandis que dans la Zone d'occupation française en Allemagne , la recherche reçoit 3 milliards de F, ce qui est bien supérieur à la somme affectée en France aux mêmes buts. Le directeur du CNRS se réjouit des liens INH-CNRS qui ont conduit le directeur de l'INH à être élu président du comité de médecine du CNRS et à entrer à son Directoire comme suppléant.

3 juillet 1950

Le pr Baudouin (doyen Fac méd. Paris) attire l'attention du Conseil sur la question des stagiaires internes (des hôpitaux) dont l'assiduité laisserait à désirer. C'est aussi l'avis du pr Pasteur Valléry Radot qui verrait volontiers les patrons faire chaque trimestre un rapport sur l'activité de leurs collaborateurs. L'A. R. Maurice Tubiana est promu C.R.

25 octobre 1950

Demandes nouvelles : Funck Brentatano (26 ans, marié un enfant, mutilé de guerre, médaille militaire, interne des hopitaux) pour ses travaux sur la circulation rénale au cours des néphrites aigues (avec le pr. Hamburger); il est classé premier (rapporteur J. Tréfouel)

29 janvier 1951

L. Bugnard rappelle que les allocataires n'ont pas le droit au cumul, en particulier ils n'ont pas le droit d'être inscrits à la patente.
Un groupe de médecins hygiénistes, professeurs de diverses facultés a demandé, en l'absence de tout périodique, de publier une revue d'hygiène qui fusionnerait avec le Recueil des travaux de l'INH. Le C.S. donne son accord.
Demandes nouvelles : Chertok, séjour aux Etats-Unis (médecine psychosomatique), refusé. G. Mathé est classé n°2.

28 juin 1952

L. Bugnard indique qu'à son avis, il est nécessaire de réserver sur les fonds d'aide à la recherche de l'INH, les crédits destinés à l'avancement normal des allocataires de recherche. Le CS est entièrement de cet avis. Il s'agit de prévoir la promotion des chercheurs éprouvés.

7 novembre 1952

Baudouin, Debré, Gauthier, PVR, Tréfouël, Suquet

L. Bugnard : la "commission du laminoir" se retranche sur ses positions et attend pour une répartition plus exacte des crédits affectés à la recherche scientifique la coordination de cette recherche. Qu'entend-t-elle par coordination et comment l'envisager? Coordonner la recherche reviendrait à rassembler tous les chercheurs de quelque département qu'ils dépendent sous la haute autorité d'un Secrétaire d'Etat relevant de la Présidence du Conseil. Aucune autre solution ne parait ni viable ni efficace.

Le doyen Baudouin se demande, si en présence de l'impossibilité où se trouve l'INH d'assurer un avancement dans les cadres des chercheurs, il ne serait pas indiqué de leur permettre l'exercice de leur profession.
Tréfouël n'est pas de cet avis et estime que l'exercice de la profession risquerait de porter un grave préjudice à la recherche.
Gauthier : "si vous voulez encourager la recherche pourquoi interdire la clientèle? Les deux activités ne sont pas contrariantes".
Bugnard : "si, la loi l'interdit à tel point qu'on leur fait même rembourser les communications téléphoniques. Ce que l'on ne peut interdire, c'est la préparation du concours d'agrégation et du médicat des hopitaux. Il faudrait multiplier pour l'enseignement les places d'agrégés".
Baudouin : "il n'y a pas d'autre solution puisque la loi en interdit toute autre".

30 octobre 1953

Le C.R. Alexandre Minkowski est promu M.R.

11 juin 1954

A propos de la règle des cumuls, si l'interdiction de la clientèle privée parait justifiée à L. Bugnard, en revanche il semble excessif d'interdire aux chercheurs de consacrer leur matinée à la fréquentation des hopitaux. En effet, la modicité des allocations INH et CNRS empêche ces organismes de retenir les chercheurs. C'est ainsi que la Fondation Claude Bernard (ACB) largement et presque exclusivement subventionnée par le Conseil municipal de Paris et le Conseil général de la Seine va ouvrir une voie pécuniairement plus intéressante aux chercheurs que l'INH et le CNRS s'étaient employés à recruter et à former. Ne faudrait-il donc pas assouplir les règles de cumul? Et ne pourrait-on pas autoriser nos chercheurs à preter leur concours, deux à trois fois par semaine à certains organismes?
Le prof Chevallier estime qu'il faut rester ferme sur la question de la patente, tout chercheur qui fait de la clientèle ne peut faire de la recherche en continu.
Le Président du CS, le pr. Jacques Parisot, estime que la loi est la loi et que toute menue infraction ouvre la porte à l'abus.
Le Pr Debré en est d'accord, mais juge nécessaire d'apporter certaines atténuations à la rigueur de la loi.

Attribution d'aides techniques aux labos de J. Monod, Parrot et Etienne Bénard.

27 octobre 1954

Le doyen Baudouin félicite Bugnard pour la hausse du budget de la recherche médicale. L Bugnard suggère d'adopter le système CNRS qui nomme stagiaire des chercheurs qui n'ont ni les titres, ni l'age pour devenir des médecins - AR. Bugnard plaide pour que l'INH fournisse un poste de MR à Hungar à son retour des Etats-Unis. Il lit une lettre reçue du doyen de la Faculté de médecine de Paris : "vous allez étudier une demande bourse faite par Philippe Laudat (24 a, pharmacien, prépare thèse, rec sur la biochimie des hormones (ACTH) et sur les stéroides urinaires auprès des pr. De Gennes, Fleury, Baillet), laissez moi vous dire tout le bien que je pense de ce candidat". Accordé.
De même qu'à Lucien Israel (29 a, Strasbourg, Thibaudet).

Projets de laboratoires

Saint Antoine (R. Kourilsky)
Néonatalité à Cochin (A. Minkowski)
Cancer au CHU de Lille (Boulanger)
Gastro entéro à Bichat (Bonfils)
Pathologie rénale à Necker (Hamburger)
Biologie à Baujon (Fauvert)

27 janvier 1955

L. Bugnard expose la mise en place d'un Secrétariat d'Etat à la Recherche auquel l'INH est rattaché au point de vue technique, mais non budgétaire. Le Secrétaire d'Etat, Henri Lonchambon, se préoccupe de la situation instable des chercheurs. Il revient sur le problème de la patente, la seule solution serait d'admettre que les médecins patentés puissent bénéficer de vacations. PVR se range à cet avis. M. Lemierre estime que si les vieux médecins patentés peuvent choisir leurs heures et leurs jours de consultation, il ne saurait en être de meme pour les jeunes médecins qui, soucieux de se créer une clientèle, doivent répondre à tout appel et qui perdent, de ce fait, leur liberté. Le principe de non-inscirption à la patente est maintenu.
Demandes d'allocations: Sadoun, 32 a,insulinothérrapie dans la schizophrénie (Delay), Thivolet, anc int hop Lyon, sérologie de la syphilis, test de Nelson (Gate, Solier)

22 octobre 1955

Membres présents : Baudouin, Lemierre, PVR, Suquet, Lemoigne, Debré, Menegaux
Excusés : Dupouy, Sauvy, Binet, Tréfouel, Chevallier
Le secrétariat du CS est assuré par le pr. Bader

Actuellement l'INH possède 151 boursiers qui se répartissent comme suit : 4 MR, 21 CR, 59 AR et 64 stagiaires, enfin 64 aides techniques.

Le Gouvernement, en vue du développement de la recherche médicale en France, a décidé de mettre à la disposition de l'INH la somme de 400 MF à répartir en deux tranches sur les années 1956/57. Mais, étant donné que la mise en oeuvre des constructions de nouveaux laboratoires demandera un certain temps, le Gouvernement n'a prévu pour 1956 que 130 MF comme crédits de paiement. En conséquence le directeur propose au CS d'entreprendre la construction de trois laboratoires destinés au service du dr. Halpern, du dr Trémolières (Bichat), du dr. Scherrer (Salpétrière). De procéder à l'achat de deux microscopes électroniques destinés à Montpellier et à Lille, d'équiper deux laboratoires : à Strasbourg (Chevallier) et à Lyon (Mallet Guy), de prévoir une somme de 10 MF destinée à permettre à l'Institut Pasteur l'achat du métériel et des instruments qui lui sont nécessaires. D'autre part, L. Bugnard signale que la section médicale du CNRS recevra des crédits qui lui permettront de prendre à sa charge l'achat de matériel et d'instruments que l'INH se propose d'effectuer pour les organismes scientifiques énumérés plus haut. Nous pourrons ainsi affecter aux constructions proposées des crédits de paiement beaucoup plus étoffés.

14 décembre 1955

Projets de centres de recherche

Centre de nutrition et de diététique humaine (Trémolières à Bichat)
Transformer la Section de nutrition en Service central de recherche et de contrôle en matière de nutrition et d'alimentation humaine (Pierre Join Lambert)
C. R. en allergologie (Halpern à Broussais)
C. R. de physiologie cellulaire appliquée à la radiolgie et au cancer (Latarjet à la Fondation Curie)
C.R. médical de nero physiologie appliquée (Scherrer à la Salpétrière)
C.R. de pathologie chirurgicale (Mallet à Lyon, Hop E Herriot)
C.R. sur la tuberculose (Debré à Brévanne)
Proposition pour passer des conventions avec l'Assistance Publique de Paris
Bugnard voudrait 52 unités de recherche à l'issue du 2ème plan.

5 juillet 1956

Absence de Procès verbal

30 mars 1957

La séance est présidée par le pr. Bénard, secrétaire annuel de l'Académie de Médecine en remplacement du doyen Baudouin décédé. Il signale une intervention du député Souques (Indre et Loire) à propos de l'évacuation des produits de fission de l'usine d'Avoine (EDF, Chinon). Le dr. François vice pdt Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) dit qu'une expertise a été confiée au dr Delpla. "Il n'est pas jusqu'à la Santé publique qui n'ait donné au projet un avis favorable après avis des pr Burg et Tubiana".

12 mai 1958

Absence de P.-V.

10 novembre 1959

Jean-Pierre Bader (secrétaire du CS) expose le contenu des réunions préparatoires concernant la campagne de promotion de la recherche médicale organisée conjointement par l'Association Claude Bernard, l'Association pour le développement de la recherche médicale et l'INH Le SCPRI quitte le CEA (Chatillon) pour s'installer au Vésinet.

Décembre 1959

J.P. Bader participe au colloque sur la recherche scientifique organisé à Dakar et à Abidjan. la commission médicale a fait un bilan des différents centres de recherche existant en Afrique (U Dakar, IP, ORANA, Centre de lutte contre le trachome puis établissement d'une liste d'urgence , nutrition, viroses africaines, carcinologie chez l'africain, problèmes particulier du cancer primitif du foie)

7 janvier 1960

Exposé de L. Bugnard sur les perspectives offertes à la recherche médicale au sein de l'INH pour l'année 1960

1 février 1960

Membres présents : Bénard, Debre, Drach (CNRS), Lemoigne, PVR, Tréfouel, Bugnard
Excusés : Bertrand-Fontaine, Binet, Chevallier, Patel, Sauvy

Après une discussion générale sur le problème des Unités de recherche de l'INH, sur leur vocation, leur direction et leur organisation, le Comité scientifique propose d'établir un ordre de priorité pour la création de nouvelles unités.
Sont ainsi classés en première urgence :
- Etude des protides des liquides biologiques (Boulanger, Lille)
- L. de recherche sur la réanimation respiratoire (Mollaret, Pocidalo)
- L. de recherches chirurgicales (brulures, greffes, désordres électrolytiques (Monsaingeon, Tanret)
- L. de recherche sur les maladies moléculaires des protéines (Schapira)
- L. de recherches chirurgicales (urologie) (Dr. Auvert)
- L. de physiopathologie respiratoire (Sadoul, Nancy)
Sont ensuite proposés en deuxième urence avec complément d'information
- L. de recherches sur le métabolisme phosphorique (Lichtwitz)
- L. de physiopathologie diestive (Sarles, Marseille)
- L. d'endocrinologie infantile (Lestradet)
- L. d'étude des maladies de la nutrition (Derot, Legrain)

Le CS étudie ensuite les demandes formulés par les unités déjà existantes et fait confiance au pr. Bugnard pour les satisfaire dans la limite des crédits disponibles. Enfin sur la proposition du pr. Bugnard, le CS accepte le principe de la création d'un cadre d'enquêteurs à plein temps rémunérés sur le budget 'enquêtes' de l'INH

Section maternité-pédiatrie de l'INH (dr. Alison) : début d'une enquete sur les conséquences phychiques des traitements tardifs des luxations congénitales de la hanche.
Section statistique (Marcel Moine) : la direction du personnel de l'EDF demande des renseignements concernant la mortalité et la morbidité en France.
Section épidémiologie (pr Agr Chassagne) : l'enquête immunologique sur les résultats de la vaccination anti-polio se poursuit (Lyon prof Sohier). Enquête leucémie (J. Bénard).
Section Tuberculose (dr. A. Lotte) : enquete sur l'action de la cyclosérine associée à d'autres antibiotiques.

18 octobre 1960

Section nutrition: le dr. Pequignot redige une note à la Direction de la Santé publique sur un projet de notice du ministère de l'Intérieur destiné à recommander à la population la constitution de stocks alimentaires familiaux de survie en cas de guerre atomique. Enquête alimentaire et sociologique dans un groupe de tziganes de la région de Montpellier
Section de la recherche médicale : rapport sur la place des chercheurs de l'INH dans les CHU transmis par le pr. agr. J. Dausset.

Février 1961

Section cancer : projet d'enquête sur la radio activité naturelle et ses répercussions éventuelles sur l'augmentation du taux de fréquence dans certaines régions de France effectuée en collaboration avec les pr A. Chevallier et C. Burg de Nancy. Elle représentera la participation à d'importantes recherches poursuivies dans divers pays où la leucémie est en augmentation régulière.

Septembre 1961

Cancer: préparation d'une documentation destinée au pr. Mathé sur l'évolution de la mortalité et de la morbidité par leucémie au cours de ces dix dernières années.
La France est chargée pour le congrès internation du cancer du pronostic du cancer de sein. A la demande du CNRS, préparation d'une note sur l'emploi du gui dans le traitement du cancer.
Préparation d'une étude sur la mortalité par leucémie dans le département de l'Allier au cours de ces dernières années. Ce travail peut etre considéré comme le stade préparatoire de l'enquête sur la radio-actvité de l'eau, de l'air et du sol et des aliments dans ce département, faite en collaboration par les pr. Chevallier et Burg. Enquête sur la chimioprophylaxie systématique, recherches pour retrouver la trace des sujets tuberculeux pris en charge il y a cinq ans.
Tuberculose : à Nancy, bonne application de la loi sur le BCG (ce n'est pas comme Paris!). Enquete sur la tuberculose infantile menée sous la direction du pr Debré, ce travail s'avère très difficile car l'opinion publique en France, meme dans le public médical, n'est guère préparée à ce genre d'investigation. Or ce travail épidémiologique est souhaitable en terme d'éducation sanitaire pour obtenir des renseignements qui nous font encore défaut en France puisque la tuberculose n'est pas une maladie à déclaration obligatoire

19 janvier 1962

Projet de décision fixant les conditions de création d'organisation et de fonctionnement des "unités de recherche" de l'Institut National d'Hygiène
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Art 9 : les directeurs d'Unité assurent la direction scientifique et administrative de l'organisme à la tête duquel ils sont nommés et dont ils ont la responsabilité devant le directeur de l'INH.
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Art 15 : les directeurs d'unité ont la charge de réunir une fois par an le comié scientifique chargé du contrôle scientifique de l'unité, d'établir l'ordre du jour de la séance et d'adresser au directeur de l'INH un procès-verbal de la réunion.

Projet de décision fixant les conditions de nomination et les attributions d'experts scientifiques auprès du directeur de l'Institut National d'Hygiène

Art 1 : Le directeur de l'INH après avis du comité scientifique de l'INH nomme experts scientifiques de l'INH des personnalités appartenant à l'une des spécialités suivantes :
- pathologie infiectieuse, maladies bactériennes et virales
- pharmacologie, pharmacodynamie
- carcinologie
- pathologie cardiaque et vasculaire
- neurologie, neurophysiologie
- endocrinologie
- génétique humaine
- hématologie
- pathologie digestive et nutritionnelle
- allergie, immunologie
- pathologie osseuse et articulaire
- pathologie des reins et de l'appareil urinaire
- broncho-pneumologie
- psychiatrie
- rayonnements ionisants.
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Réunion avec la DGRST pour le mise en route de trois UR : Mathé, Schapira et Bessis.
Cancer du sein : la comparaison avec les pays anglo saxons et les pays scandinaves montre qu'une certaine homogénéité semble se dégager des tableaux recueillis. Une notion imporatante s'est dégagée de cette étude, l'influence de l'age est insiginifiante si les taux de survie sont corrigés en fonction de l'epérance de vie. Entretien avec le pr Macmahon (U Harvard) en vue de l'extension à la France d'une enquete américaine sur l'apparition éventuelle de leucémie après traitement radiothérapique du cancer du col. Les enquêtes cancer françaises sur l'épidémiologie de cette maladie sont certainement les plus complètes et les plus précises des pays d'Europe occidentale.
Visite à Nancy pour construction d'une UE sur la physiopathologie respiratoire.
Visite à Lille en vue de la construction d'une UR sur la biochimie des protéines.
L'exploitation des tableaux d'évolution des diverses formes de cancer du testicule confirme le pronostic relativement mauvais de cette forme rare de cancer.
Préparation d'une documentation sur l'influence de l'alcool dans le genèse des cancers des voies aérodigestives pour le dr Legros du CHU de Reims.

Octobre-décembre 1962

Présentation d'un rapport d'ensemble sur l'activité de l'INH en matière de recherche médicale destiné à la DGRST
Préparation avec le Service statistique du ministère de la Santé d'une réunion sur l'incidence au cours des douze prochaines années du cancer dans la région parisienne en matière d'équipement de recherche.

1963

Lancement de 6 UR
Toxico à Fenand Widal (Fournier)
Hypertension à Broussais (Milliez)
Artérosclérose à Broussais (Beaumont)
Pathologie digestive à l'hôpital Ste Marguerite de Marseille (Sarles)
physiopathologie respiratoire à Nancy (Sadoul)
Enfance inadaptée à Montpellier (Lafon)

Neuf UR sont inscrites au programme 1964
Troubles métaboliques et endocriniens chez l'enfant à Lyon (Debrousse)
Psychophysiologie et psychobiologie (médiateurs chimiques) à Sainte Anne (Soulairac)
Parasitologie à Lille. Les champignons helmintehs sont des adversaires contre lesquels la lutte n'a pas été à la mesure de nos découvertes thérapeutiques antimicrobiennes (Biguet)
Physiopatho du tube digestif (ulcère de l'estomac) à l'hôpital E. Herriot de Lyon (Lambert)
Neurophysiologie chirurgicale à l'hôpital Foch de Suresne (Guiot). Il s'agit de développer la neuro physio animale au profit de la clinique.
Pathologie rénale (le rein artificiel) à hop. Foch de Suresne (Legrain)
Biologie cellulaire et culture des tissus à Bicêtre (Febvre)
Biologie animale et cultures expérimentales (Housset) à l'A P-HP Paris
Métabolisme des stéroïdes (Baulieu, Jayle) à Bicêtre

Projets pour 1965
Sohier, rapport virus cancer, Lyon
Wertheimer, pathologie vasculaire à Lyon
Blanquet, applications biologiques des isotopes, Bordeaux
Bourel, pathologie hépathique à Rennes
Bourbon, pollution atmosphérique à Toulouse
Métabolisme de l'enfant à l'hop. des Enfants malade (Royer)
Métabolisme des phosphocalciques à Lariboisière (De Sèze)

L. Bugnard évoque les difficultés de grouper des chercheurs en province (cf. le projet Nancy reporté à 1966).