Skip to main content

Notice bio Inserm


     Claudine Herzlich est née le 6 juin 1932.
Sociologue, docteur en psychologie sociale.
Durant les années 1960, Claudine Herzlich, ingénieur d‘études au CNRS, travaille avec Serge Moscovici. Elle fréquente le séminaire de Claude Lévi-Strauss.
Elle prépare sa thèse de doctorat en psychologie sociale chez François Stoetzel, professeur à la Sorbonne, thèse qu’elle obtient en 1966. 
En 1970, grâce à une mission que lui confie l’Inserm, elle rencontre, à New-York, Eliot Freidson, un des spécialistes en sociologie de la médecine. Elle s’intéresse également aux problèmes d’économie de la santé.
En 1974, elle ouvre à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) un séminaire sur le thème de la sociologie de la santé.
En 1982, Philippe Lazar propose à Claudine Herzlich de participer au comité de direction scientifique de l’Inserm, le CODIS, pour introduire les sciences sociales au sein de l’organisme.
Directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) depuis 1985.
En 1986, sur décision du directeur général de l'Inserm, Claudine Herzlich crée le CERMES (centre de recherche médecine, science, santé et société), unité mixte (CNRS, Inserm 304, EHESS) qu’elle dirige jusqu’en 1998. Martine Bungener lui succèdera en 1999.
Responsable de la formation doctorale en sociologie de l’École des hautes études en sciences sociales (1990-1995).
Directrice de recherche émérite au CNRS.

Autres activités scientifiques
Consultante temporaire pour l’OMS (1969, 1978, 1984, 1991).
Professeure invitée aux universités de Genève (1973), New York (1978), Rio de Janeiro (1986, 1996), Buenos-Aires (1989).
Membre du CCNE, comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (1983-1987). 
Membre du conseil scientifique du CTNERHI, centre technique national d’études et de recherches sur les handicaps et les inadaptations (1995-1998).
Présidente de la Société française de sociologie (1992-1995), vice-présidente du conseil national du sida (1998-2002). 
Membre du conseil supérieur de la sécurité et de l’information nucléaires (CSSIN), (2000-2004).
Présidente du comité indépendant pour les essais vaccinaux de l’Anrs (2002 à 2005).

Membre du comité de rédaction des “Cahiers internationaux de sociologie, du comité éditorial des revues Sociology of Health and Illness, Health (jusqu’en 2004), Physis.

Instances scientifiques et de gestion de la recherche
Membre du comité de direction scientifique de l’Inserm, le CODIS (1982-1996).
Conseillère scientifique au département des sciences humaines et sociales du CNRS (1982-1986).
Membre du conseil scientifique de l’Anrs, Agence nationale de recherche sur le sida (1990-1995), du conseil scientifique de l’Inserm (1991-1994), du conseil scientifique du Réseau national de santé publique (1994-1998).
Présidente du conseil scientifique de l’Institut fédératif de recherche sur le handicap (1995-1998).
Présidente du programme de recherche santé-société des départements des sciences de la vie et des sciences humaines et sociales du CNRS (1997-1999).

Travaux scientifiques
Dans les années 1960, le grand psycho-sociologue Serge Moscovici demande à Claudine Herzlich, alors au CNRS, de travailler sur l’image du corps. A cette époque, Claude Lévi-Strauss, dans son séminaire, analysait une série de mythes amérindiens sur l’origine des maladies et exposait les travaux de ses collègues ethnologues décrivant la maladie comme une partie intégrante des visions des mondes chez les peuples traditionnels. Claudine Herzlich, en accord avec Serge Moscovici, décide, en partant de cette approche, d’engager une réflexion sur la maladie dans la société française.
Elle prépare sa thèse de doctorat chez François Stoetzel, professeur de psychologie sociale à la Sorbonne, qui enseignait la psychologie sociale appliquée sur la santé et la maladie. Celui-ci est également le directeur et créateur de l’IFOP (qui avait introduit les sondages en France). Elle réalise, dans ce cadre, une enquête-sondage où elle interroge une population de 80 personnes (pour moitié, cadres, membres de professions libérales et intellectuelles et, pour l’autre moitié, membres de classes moyennes) auxquelles elle demande, notamment, ce que représente pour eux l’idée de maladie, l’idée de santé, l’expérience de la maladie et l’expérience de la santé. Ce travail original vise, en particulier, à faire entendre un discours autonome des malades. 
En préparant la bibliographie de sa thèse, Claudine Herzlich tombe sur un numéro spécial de Current Sociology (1961-1962) édité par Eliot Freidson sur le thème de la sociologie de la médecine. Grâce à une mission de l’Inserm, elle rencontre Eliot Freidson à New York en 1970 et lui montre son premier article que ce dernier citera dans son ouvrage « Professional medicine » paru en 1970.
En 1966, Claudine Herzlich soutient sa thèse en psychologie sociale. 
En 1968, elle est sollicitée par un certain nombre de groupes médicaux qui réfléchissent sur le pouvoir médical et s’intéressent à la parole des malades.
En 1969, Claudine Herzlich publie « Santé et maladie. Analyse d'une représentation sociale », livre issu de son travail de thèse (qui vient d’être réédité).
Au début des années 1970, elle s’attache également aux problèmes d’économie de la santé.
En 1974, elle ouvre à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) un séminaire sur le thème de la sociologie de la santé. Dans les années 1980, à l’instigation de l’anthropologue Marc Augier, elle y ouvre un autre séminaire, « Anthropologie et sociologie de la maladie ».
En 1986, la création du CERMES par Claudine Herzlich marque la reconnaissance du caractère social et culturel, autant que biologique, des problèmes de santé et la nécessité de les étudier sous cet angle. Le CERMES regroupe une quinzaine de chercheurs se définissant par un double cadre de références : l'étude de la santé, de la maladie et de la médecine, d'une part, les modes d'approche des sciences sociales, d'autre part. Il est organisé en trois équipes disciplinaires : sociologie, économie, anthropologie. Dans la perspective des travaux du CERMES, la maladie ne se réduit pas à sa réalité biologique et aux conceptions qu'en élabore la médecine. Elle est analysable à d'autres niveaux que celui d'un corps individuel, à travers l'ensemble des pratiques et des discours qu'une société élabore à son égard. Il s'agit donc d'étudier la maladie comme phénomène social irréductible à la médecine.


     Entretien avec Claudine Herzlich

     XXeme anniversaire de l'Inserm, colloque :"Recherche médicale et environnement social" (1984)

     Sélections des principales publications
- Herzlich C. L'origine de la maladie : analyse d'une représentation sociale. Hyg Ment 57 :1-24, 1968.
- Herzlich C. Types de clientèle et fonctionnement de l'institution hospitalière. Revue Française de Sociologie, numéro spécial "Sociologie de la Médecine", XIV : 41-59, 1973.
- Herzlich C. Le travail de la mort. Ann Econ Soc Civilis 31 :197-217, 1976.
- Herzlich C. L'hôpital, objet de l'observation sociologique en France. Revue juridique et politique 1 : 434-41, 1981.
- Herzlich C. French women and the changing conceptions of health. Br J Sex Med 8: 18-9, 1981.
- Herzlich C. The evolution of relations between French Physicians and the State, from 1880 to 1980. Sociol Health Illn 4: 241-53, 1982.
- Herzlich C. Du symptôme organique à la norme sociale : des médecins dans un Groupe-Balint. Sci Soc Sante 2 :11-31, 1984.
- Herzlich C. La problématique de la représentation sociale et son application dans le domaine de la maladie. Sci Soc Sante 2 : 71-84, 1984.
- Herzlich C. Sociology of Health and illness in France, retrospectively and prospectively. Soc Sci Med 20: 121-3, 1985.
- Herzlich C, Pierret J. The social construction of the patient : patients and illnesses in other ages. Soc Sci Med 20 : 145-51, 1985.
- Herzlich C, Pierret J. A Lente del medico e quella del malato. Prometeo 3 : 64-73, 1985.
- Herzlich C, Pierret J. Une maladie dans l'espace public. Le SIDA dans six quotidiens français. Ann Econ Soc Civilis 43 :1109-34, 1988.
- Herzlich C, Pierret J. The construction of a social phenomenon : AIDS in the french press. Soc Sci Med 29: 1235-42, 1989.
- Herzlich C. Professionals, intellectuals, "visible practitionners" ? The case of medical humanitarianism. Soc Sci Med 41: 1617-9, 1995.
- Herzlich C. Les difficultés de constitution d’une cause. Sci Soc Sante 13 : 39-45, 1995.
- Herzlich C, Adam P. Urgence sanitaire et liens sociaux : l’exceptionnalité du sida. Cahiers internationaux de Sociologie CII : 5-28, 1997.
- Herzlich C. Gérer une longue maladie : le point de vue du sociologue. Bull Cancer 85 : 251-3, 1998.
- Herzlich C. Vingt ans après … l’évolution d’une épidémie. Études 396 : 185-96, 2002.
- Herzlich C. La santé et le social. Rev Epidemiol Santé Publique 51 : 377-380, 2003.

Ouvrages

- Herzlich C. Santé et maladie, analyse d’une représentation sociale. Mouton, Paris, 1969 ; rééditions aux Éditions de l’EHESS, 1984, 1992, 2005. Traduction anglaise : Health and Illness, a Social-Psychological Analysis. Academic Press, 1973, réédité en 1984 et 1992).
- Herzlich C. Médecine, maladie et société. Mouton-EHESS, Paris, 1970.
- Herzlich C. Malades d’hier, malades d’aujourd’hui, de la mort collective au devoir de guérison. Payot, Paris, 1984, réédition augmentée, 1991 ; ouvrage couronné par l’Académie française. (Traduction anglaise : Illness and Self in Society, Johns Hopkins, 1987 ; autres traductions en allemand, italien, japonais).
- Herzlich C, Augé M. Le sens du mal. Histoire, anthropologie, sociologie de la maladie. Paris : Archives contemporaines, 1985, (Traduction anglaise : The Meaning of Illness, Harwood Academic Publishers, 1995, autre traduction en italien);
- Herzlich C, Bungener M, Paicheler G. Cinquante ans d’exercice de la médecine en France. Carrières et pratiques des médecins français. Doin-Inserm, Paris, 1993.
- Herzlich C, Adam P. Sociologie de la maladie et de la médecine. Nathan, Paris, 1994 (Traductions italienne, portugaise, grecque, traduction chinoise en cours).
- Herzlich C. Réussir sa thèse en sciences sociales. Nathan, Paris, 2002.