François Kourilsky est né le 28 décembre 1934 à Paris, décédé le 31 mai 2014 (notice nécro CNRS).
Il a mené ses études secondaires aux lycées Janson-de-Sailly et Carnot à Paris et ses études supérieures aux facultés de médecine et des sciences de Paris. Interne des hôpitaux de Paris (1960).
Chercheur à l’université de New York (1962), puis à l’université de Duke (1973).
Docteur en médecine 1966
Chef de clinique-attaché à la faculté de médecine de Paris (1965-1969).
Chargé de recherche à l’Inserm (1967), maître de recherche (1970), directeur de recherche (1980), puis directeur de recherche émérite.
Co-directeur du laboratoire d’Immunologie des tumeurs (1967-1974), puis directeur de l’unité de recherche Inserm 136 « Immunologie des tumeurs » à l’hôpital Saint-Louis, Paris (1974-1976).
Visiting Scientist à l’université d’Oxford en Grande-Bretagne (1978-1979).
Co-fondateur du Centre d’immunologie Inserm-CNRS de Marseille-Luminy (CIML), créé en 1976, qu’il dirige de 1976 à 1978 et de 1980 à 1984.
En 1981, il fonde Immunotech SA, avec Michel Delaage et Antoine Béret ; il en devient président du conseil scientifique jusqu’en 1985.
Fondateur et co-directeur à Marseille de l’unité de recherche Inserm 322 « Rétrovirus et maladies associé » (1986-1988).
Centre d’immunologie Inserm-CNRS de Marseille-Luminy (CIML)
1974 voit la construction d’un premier bâtiment de 2 000m2, qui accueille l’unité de recherche Inserm 136 délocalisée à Marseille, unité que dirigeait François Kourilsky à l’hôpital Saint-Louis. Il est accompagné de chercheurs dont Claude Mawas, Pierre Golstein, Michel Pierres…, rejoignant à Marseille l’équipe de Michel Fougereau et Michel Delaage.
Cette structure devient en 1976 le Centre d’immunologie Inserm-CNRS de Marseille Luminy (CIML). C’est l’un des principaux instituts de recherche fondamentale en immunologie d’Europe, occupant 5 000 m2 de locaux répartis en deux bâtiments.
Cent cinquante chercheurs, ingénieurs, techniciens et étudiants travaillent à l’élucidation des mécanismes fondamentaux de la réponse immunitaire autour de trois grands axes : l’immunologie fondamentale, la génétique et la biologie cellulaire. Le centre est largement tourné vers l’extérieur, la moitié de ses publications fait l’objet d’une collaboration avec d’autres laboratoires français et internationaux. Un des objectifs principau de son activité consiste à articuler les produits de ses recherches avec les attentes du secteur industriel dans le domaine du transfert de technologies (Immunotech) et en liaison avec des entreprises pharmaceutiques (Roussel - Uclaf, Sanofi recherche, Boehringer - Mannheim, Zenaca ...).
En 1980, un autre bâtiment est affecté à l’Inserm sur le site de Luminy pour y loger, en particulier, une de ses filiales, Immunotech. Au rez-de-chaussée se trouvait le secrétariat général des unités de recherche dirigé par Michel Retourna, ancien administrateur du CIML. Compte tenu de l’augmentation des effectifs liée à la déconcentration, le secrétariat général devenu administration déléguée régionale Inserm Provence – Alpes Côte d’Azur s’installe en 1983. 1988 verra l’ouverture d’un second laboratoire de haute sécurité type P3 en service commun.
Le CIML a été successivement dirigé par François Kourilsky (1976-1977), Michel Fougereau (1977-1979), François Kourilsky (1980-1984), Pierre Goldstein (1985-1989), Bertrand Jordan (1990), Michel Pierres (1991-1994), Bernard Malissen (1995-2005). Le directeur actuel est Jean-Pierre Gorvel.
Directeur général du CNRS (1988-1994).
Directeur de l'Institut fédératif de recherche Inserm-CNRS de l'Institut Gustave Roussy (1995-2000) et sous-directeur, chargé de la recherche, de l’Institut Gustave Roussy, puis directeur honoraire de la recherche de l’Institut Gustave Roussy.
Président de Méditerranée technologies (2000 à 2003).
Instances scientifiques
Membre du conseil scientifique provisoire de l’Inserm (1968-1969) et du conseil scientifique (1970-1974), président de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm « Biologie et pathologie moléculaire générale, coagulation, immunologie, génétique fondamentale, virologie générale, bactériologie, parasitologie » (1974-1979), membre du collège de direction scientifique de l’Inserm (1982).
Président du conseil de coordination scientifique de l’Institut Curie (1982-1985).
Vice-président du conseil supérieur de la Recherche et de la Technologie (1983-1986).
Sociétés savantes – Académies
Société française d’immunologie (secrétaire général, 1975-1976). Transplantation Society (member subcomittee of Symposia).
Membre de la British Society of Immunology, de l’European Association for Cancer Research, de l’European Molecular Biology Organisation (EMBO), de la Société française d’hématologie.
Membre du cercle français de biologie cellulaire, de l’Association internationale pour la pensée complexe, (vice président depuis 2000), de l’Association modélisation de la complexité (vice président depuis 2000).
Membre de l’Académie de Marseille
Prix - Distinctions
Prix Rosen de cancérologie (1972), prix Roy Vaucouloux de l’Académie des sciences - Institut de France (1975), grand prix de l’Académie de Marseille (1987).
Docteur honoris causa de l’université de Buenos-Aires (Argentine).
Officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du mérite.
Commandeur (Grosse Verdienste Kreuz) de l’Ordre du mérite d’Allemagne, chevallier de Madara (Bulgarie).
Travaux scientifiques
Activité biologique des anticorps circulants
Ce travail, effectué avec Baruj Benacerraf à New York en 1962-1963, liait les fonctions d’hémolyse et d’anaphylaxie à deux classes différentes d’anticorps (gamma-1 et gamma-2) du cobaye.
Immunologie des tumeurs
Ces travaux, qui se sont échelonnés de 1966 à 1976, furent faits en majeure partie dans le cadre du laboratoire d’immunologie des tumeurs (unité Inserm 136).
La dissection du mécanisme des réactions immunologiques cytotoxiques antitumorales n’a pu être faite que chez la souris, dans le modèle du sarcome induit par le virus de Moloney, avec Jean-Paul Lévy.
Dans les tumeurs humaines, des systèmes antigéniques précis ont été recherchés, d’une part dans la leucémie aiguë, mais aussi étudiés dans des tumeurs rares (Burkitt, mélanome, Kaposi). Dans la leucémie aiguë, la définition, avec Jean Dausset de l’expression des antigènes HLA a été suivie de tentatives infructueuses de mise en évidence d’un système antigénique précis. Le résultat le plus spectaculaire de la mise en évidence, avec Wolf-Herman Fridman, d’une réaction de stimulation des lymphocytes des leucémiques par les leucoblastes autologues n’a lui-même pas pu fournir de prise pour la définition d’antigènes spécifiques de tumeurs. Dans la tumeur de Burkitt, en collaboration avec George Klein (Stockholm), François Kourilsky et ses collaborateurs ont pu contribuer à relier l’antigène de membrane (MA) à l’expression du virus d’Eipstein-Barr, à définir avec D Silvestre la distribution membranaire de cet antigène tardif (late MA) lié à la réplication du virus d’Eipstein-Barr en culture.
L’étude séro-épidémiologique d’une autre tumeur, la tumeur de Kaposi africaine (avec G Giraldo et E Beth) a permis d’établir une association, mais non un rôle étiologique, d’un autre virus du groupe Herpès (CMV).
Enfin, la recherche de réactions immunologiques à médiation cellulaire spécifiques du mélanome malin a permis en fait, avec HH Peter et J Pavie, l’une des premières définitions des cellules NK, cellules tueuses non spécifiques.
On devrait être amené ici à concevoir que la panoplie antigénique d’une tumeur n’implique pas forcément d’antigènes « spécifiques de tumeurs ».
Structure antigénique des membranes cellulaires
Après avoir, en 1971-1972, étendu la notion de mobilité des constituants membranaires aux antigènes d’histocompatibilité HLA, François Kourilsky et ses collaborateurs ont mis au point avec Catherine Neauport-Sautes une technique dite de « redistribution différentielle », permettant d’étudier en immunofluorescence les relations entre structures membranaires à la surface cellulaire.
L’application la plus satisfaisante a permis de montrer que les produits des différentes régions géniques du complexe H-2 s’exprimaient sur des molécules différentes. D’autres résultats intéressants ont été obtenus sur la sous région H-2L, et les liaisons HLA-B2- microglobuline.
Analyse d’antigènes de membranes à l’aide d’anticorps monoclonaux
La définition d’antigènes membranaires par la technique des hybridomes sécréteurs d’anticorps monoclonaux a été développée. En collaboration avec Michel Pierres, l’analyse d’une série d’anticorps monoclonaux dirigés contre les antigènes I-A et I-E du complexe majeur d’histocompatibilité chez la souris a permis de définir de nouveaux antigènes Ia et des réactions croisés avec HLA-DR chez l’homme.
L’appréciation de l’avidité des anticorps monoclonaux a plus récemment introduit la possibilité d’apprécier un certain polymorphisme au niveau de HLA-DR par les variations d’avidité de réactions du même anticorps monoclonal envers les cellules de différents individus. Une méthodologie de définitions d’antigènes à faible densité sur les cellules tumorales a également été développée.
Étude des antigènes de cellules humaines (HLA et VIH)
avec des anticorps monoclonaux
Ces études, faites à Marseille, ont été particulièrement facilitées par la purification des gènes HLA réalisée dans le laboratoire.
Principales publications
- Kourilsky FM, Bloc JJ, Benacerraf B, Ovary Z. Properties of guinea pig 7S antibodies. V. Inhibition by guinea pig gamma-1 antibodies of passive immune lysis provoked by gamma-2 antibodies. J Exp Med 118: 699-709, 1963.
- Bloch KJ, Kourilsky FM, Ovary Z, Benacerraf B. Properties of guinea pig 7S antibodies. III. Identification of antibodies involved in complement fixation and hemolysis. J Exp Med 117: 965-981, 1963.
- Bloch KJ, Kourilsky FM, Ovary Z, Benacerraf B. Properties of guinea pig 7S antibodies. IV. Antibody response to E. Coli bacteria. Proc Soc Exp Biol Med 114: 52-56, 1963.
- Bloch KJ, Ovary Z, Kourilsky FM, Benacerraf B. Properties of guinea pig 7S antibodies. VI. Transmission of antibodies from maternal to fetal circulation. Proc Soc Exp Biol Med 114: 79-82, 1963.
- Binaghi Ra, Benacerraf B, Bloch KJ, Kourilsky FM. Properties of rat anaphylactic antibody. J Immunol 92, 927-933, 1964.
- Klein G, Clifford P, Klein E, Smith RT, Minowada J, Kourilsky FM, Burchenal JH. Membrane immunofluorescence reactions of Burkitt lymphoma cells from biopsy specimens and tissue cultures. J Natl Cancer Inst 39:1027-44, 1967.
- Kourilsky FM, Dousset J, Bernard J. A qualitative study of normal leukocyte antigens of human leukemic leukoblasts. Cancer Res 28:372-7, 1968.
- Kourilsky FM, Burtin P. Immunochemical difference between iron-saturated and unsaturated human transferrin. Nature 218:375-7, 1968.
- Fridman WH, Kourilsky FM. Stimulation of lymphocytes by autologous leukaemic cells in acute leukaemia. Nature 224: 277-9, 1969
- Silvestre D, Kourilsky FM, Nicolai MG, Levy JP. Presence of HLA antigens on human reticulocytes as demonstrated by electron microscopy. Nature 228: 67-8, 1970.
- Varet B, Levy JP, Leclerc JC, Kourilsky FM. Effect of antithymocytic serum on viral leukemia, erythroblastosis, and sarcoma in mice. Int J Cancer 7: 313-21, 1971.
- Neauport-Sautes C, Lilly F, Silvestre D, Kourilsky FM. Independence of H-2K and H-2D antigenic determinants on the surface of mouse lymphocytes. J Exp Med 137: 511-26, 1973.
- Liabeuf A, Nelson RA Jr, Kourilsky FM. The detection of the Epstein-Barr virus (EBV) nuclear antigen (EBNA) by anticomplement immunofluorescence. Immunoglobulin class of antibodies and role of complement. Int J Cancer 15: 533-46, 1975.
- Peter HH, Pavie-Fischer J, Fridman WH, Aubert C, Cesarini JP, Roubin R, Kourilsky FM. Cell-mediate cytotoxicity in vitro of human lymphocytes against a tissue culture melanoma cell line (igr3). J Immunol 115: 539-48, 1975.
- Dumont J, Liabeuf A, Henle W, Feingold N, Kourilsky FM. Anti-EBV antibody titers in non-Hodgkin lymphomas. Int J Cancer 18:14-23, 1976.
- Birnbaum D, Kourilsky FM. Differences in the cell binding affinity of a cross-reactive monoclonal anti-Ia alloantibody in mice of different H-2 haplotypes. Eur J Immunol 11: 734-8, 1981.
- Lemonnier FA, Rebai N, Le Bouteiller PP, Malissen B, Caillol DH, Kourilsky FM. Epitopic analysis of detergent-solubilized HLA molecules by solid-phase radioimmunoassay. J Immunol Methods 54: 9-22, 1982.
- Birnbaum Dz, Dosseto M, Bourgue F, Pierres M, Kourilsky FM. A cross-reactive mouse anti-I-Ek monoclonal antibody detects an HLA-DR polymorphism linked to HLA-DR1. Molecular Immunol 19: 755-764, 1982.
- Lemonnier FA, Le Bouteiller PP, Malissen B, Golstein P, Malissen M, Mishal Z, Caillol DH, Jordan BR, Kourilsky FM. Transformation of murine LMTK- cells with purified HLA class I genes. I. Modification of conformation of murine beta 2-microglobulin upon its association with HLA heavy chains. J Immunol 130: 1432-8, 1983.
- Le Bouteiller PH, Mishal Z, Lemonnier FA, Kourilsky FM. Quantification by flow cytofluorimetry of HLA class I molecules at the surface of murine cells transformed by cloned HLA genes. J Immunol Methods 61: 301-315, 1983.
- Lemonnier FA, Dubreuil PC, Layet C, Malissen M, Bourel D, Mercier P, Jakobsen BK, Caillol DH, Svejgaard A, Kourilsky FM, Jordan BR. Transformation of LMTK cells with purified HLA class I genes. II. Serological characterization of HLA-A3 and CW3 molecules. Immunogenetics 18: 65-77, 1983.
- Layet C, Le Bouteiller Ph, Olive D, Mishal Z, Caillol DH, Kourilsky FM, Jordan BR, Lemonnier FA. Absence of cell surface fixation of a monoclonal antibody detectable by conventional immunoassays does not exclude expression of and interaction with the corresponding antigenic determinant. Eur J Immunol 14, 99-102, 1984.
- Van Agthoven AJ, Lemonnier FA, Kourilsky FM, Jordan BR. Transformation of LMTK- cells with purified HLA class I genes. IV. A determinent on beta 2-microglobulin is controlled by HLA heavy chain in a mouse-human hybrid complex: a biochemical analysis. Molecular Immunol 21: 175-179, 1984.
- Jordan BR, Caillol D, Damotte M, Ferrier P, Kahn -Perles B, Kourilsky FM, Layet C, Le Bouteiller P, Lemonnier FA, Malissen M, N'Guyen C, Sire J, Sodoyer R, Strachan T, Trucy J. HLA class I genes: from structure to expression, serology and function.Rev 84: 73-92, 1985.
- Pautrat G, Morel G, Dihl F, Allasia C, Rey F, Spire B, Sire J, Kourilsky F, Chermann JC. Distribution polaire des particules virales à la surface des cellules d'une lignée lymphocytaire infectées "in vitro" par le virus HIV : détection intracellulaire du génome viral. Rétrovirus 1 : 17-24, 1988.
- Corbeau P, Devaux C, Kourilsky F, Chermann JC. An early postinfection signal mediated by monoclonal anti-beta 2-microglobulin antibody is responsible for delayed production of human immunodeficiency virus type 1 in peripheral blood mononuclear cells. J Virol 64: 1459-1464, 1990.
- Tarsumi M, Devaux C, Kourilsky F, Chermann JC. Characterization of monoclonal antibodies directed against distinct conserved epitopes of human immunodeficiency virus type 1 core proteins. Mol Cell biochem 96: 127-136,1990.
- Devaux C, Boucraut J, Poirier G, Corbeau P, Rey F, Benkirane M, Perarnau B, Kourilsky F, Chermann JC. Anti beta2-microglobulin monoclonal antibodies mediate a delay of human immunodeficiency virus type 1 cytopathic effect in MT4 cells. Res Immunol (Inst.Pasteur) 141: 357-372, 1990.