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Gaston Ramon (1886-1963)

Né à Bellechaume dans l'Yonne.
Ecole vétérinaire d'Alfort où il s'intéresse aux travaux de labo. Il fait deux stages : service de chimie et service des maladies infectieuses.
1910 : Sort de l'Ecole en 1910. Il est présenté par un de ses maître à Emile Roux qui l'engage comme vétérinaire au service de production des sérumes de l'Institut Pasteur de Garches.
1911-1920 : Poste technique à l'Institut de Garches : injections des sérums.
1915 : Roux lui demande de chercher un antiseptique efficace pour pallier aux contaminations microbiennes des sérums éxigés en quantité croissante par la guerre. Ramon met au point une formule antiseptique opératoire.
1920 : Il obtient de Roux une petite pièce dans laquelle il peut mener ses propres recherches. Il se lit de plus en plus avec Roux dont il épouse la petite-nièce (Marthe Momont).
1922 : découverte du pincipe de floculation et 1923 : principe des anatoxines ; Mise au point de vaccins anatoxiques et de la méthode des vaccinations associées. On parle de la "révolution ramonienne en immunologie" : vaccins anti-diphtérique et anti-tétanique.
1924 : Prix Liard (Académie de médecine).
1925 : Prix Bréant (Académie de médecine).
1926 : Directeur de l'Institut Pasteur de Garches.
1934 : Ramon est nommé sous-directeur de l'Institut Pasteur de Paris. Membre de l'Académie de médecine.
En 1936, vaccins sont rendus anti dipthérique et anti tétaniques obligatoires dans l'armée française.
1937 : Prix du Général Muteau (Académie des Sciences).
Avril 1940 : Ramon est nommé directeur de l'Institut Pasteur ; en décembre, il démissionne.
En novembre 1940, vaccins anti D et T obligatoires pour tous les enfants entre 4 en 14 ans.
1943 : Membre de l'Académie des Sciences.
Septembre 1944 : Il doit abandonner la direction de l'Institut de Garches.
1947 : Nommé directeur de recherche à l'INH (à titre honorifique, voir INH Bugnard)
1949 : Directeur de l'Office international des Epizooties.
1955 : Publie dans la série des monographies de l'INH (n° 6) consacrée à La lutte préventive contre les maladies infectieuses de l'homme et des animaux domestiques au moyen des vaccins, 127 p.
1956 : membre du cabinet du ministre de la Santé, R. Billières
1959 : Médaille d'or du CNRS.
Extrait du dossier 'Ramon' déposé à l'Ac. des Sciences
En juin 1938, une campagne est lancée contre la vaccination anti-diphtérique dont le Parlement est en train de dicuter l'opportunité de la rendre obligatoire. Ramon envoit une lettre au Conseil de direction de l'Institut Pasteur qui ne l'a pas soutenu dans cette lutte pour faire reconnaître les bienfaîts de sa découverte (14 février 1939) : "Jalousies et inimitiés qui jusque là s'exerçaient à la dérobée, devaient éclater au grand jour, il y a huit mois, sous le prétexte du vote par le Parlement de l'obligation de la vaccination anti-diphtérique et devait se manifester sous la forme d'une campagne perfide de dénigrement, de mensonges, de calomnies à l'égard des méthodes d'immunisation préventive de l'homme que j'avais peu à peu mises au point et progressivement perfectionnées. Cette campagne devait être agrémentées d'attaques des plus violentes, les plus injurieuses contre ma personne. On déniait au vétérinaire que je suis, le droit de s'occuper de médecine humaine et de jouer un rôle quelconque dans le milieu médical. On m'accusait d'être seulement guidé par la recherche des honneurs, de prébendes, de  profits d'argent et de n'avoir aucun scrupules pour arriver à mes fins, de tuer enfants et soldats avec mes divers procédés de vaccination. Dès le mois d'août, prévoyant la tournure que devait prendre cette campagne sous l'effet de la jalousie, de la haine et de certains appêtits déchaînés, prévoyant aussi les conséquences pour la maison elle-même, je vous alertais monsieur le Président en vous écrivant en particulier ceci : "Pasteur avait pour le soutenir toute une cohorte de disciples, de collègues... Calmette avait Roux. Je n'ai personne."
(Le seul soutien que Ramon déclare avoir trouvé est celui de l'Académie de médecine)
"Mais on me permettra de souligner et de le regretter avec d'autres. Pas une voix autorisées ne s'est élevée ce jour là venant de la Maison (I.P.), pour me soutenir et pour défendre en même-temps les intérêts pastoriens".
(Ramon présente ensuite une note issue de l'Institut Pasteur et présentée à l'Académie des Sciences en janvier 1939, dont la formulation semble mettre en cause ses travaux.)
"Et voilà où l'on en est dans la maison de pasteur et de Roux. Ma conclusion est que je ne puis, dans ces conditions, demeurer associé à la direction de l'Institut Pasteur, non plus que continuer à prendre part à ses responsabilités.
P.S. : Je devais traiter lors de la cérémonie projetée du cinquentenaire de l'Institut Pasteur : 'une oeuvre pastorienne cinquentenaire : la lutte contre la dyphtérie'. J'y renonce formellement. Que l'on veuille bien charger de ce soin ceux qui viennent de rénover si opportunément et si efficacement le traitement de la dyphtérie. M. Roux en trésaillera d'aise... ou de colère dans son tombeau".
Il prononce cependant le discours prévu que l'on trouve reproduit dans la plaquette éditée à l'occasion du cinquentenaire de l'Institut Pasteur, le 15 mars 1939.

Eléments bibliographiques

Ramon G. 'A l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Pasteur. La prescience de Pasteur à la lueur de nos connaissances actuelles', Paris, Masson, in 8°, extr. 'La presse médicale', 29 déc. 1949, p. 717.
Cote BIUM : 145207 (2)
Ramon G. , Travaux d'immunologie. Le principe des anatoxines et ses applications. Paris, Masson, 1950, 231 p.
Cote BIUM : 1429321
GILBRIN Emile, "Gaston Ramon (1886-1963) : le soixantième anniversaire des anatoxines", Histoire des sciences médicales, 1984, t. 18, n° 1.
Académie des sciences. Notices et discours. t. 5 : 1963-1972, Gauthier-Villars (Paris)1937-1974, Académie des sciences (France ), Notice sur la vie et l'oeuvre de Gaston Ramon 252 MOREAU (FERNAND).
Notice bio, archives Pasteur