Jacques Trefouël
(arch. I. Pasteur)
Chimiste français né au Raincy (Seine-Saint-Denis, France), le 09/11/1897. Son père, Eugène Tréfouël, est employé dans le commerce des soieries. Il est le petit-neveu par sa mère des comédiens Constant et Ernest Coquelin.
Etudes secondaires au lycée Carnot, puis à la faculté des sciences de Paris où il suit entre autres les cours de M. Caullery.
1918 Reçoit la croix de guerre pour sa participation à la première guerre mondiale.
1919-1920 Travaille dans le laboratoire du professeur Haller à la Sorbonne, Paris.
1920-1928 Entre à l'Institut Pasteur où il est nommé assistant au laboratoire de chimie thérapeutique dirigé par E. Fourneau.
1921 Se marie avec Thérèse Boyer qui devient sa collaboratrice.
1924 Participe aux recherches sur la série du 205 Bayer, un nouveau médicament trypanocide (contre la maladie du sommeil) dont la composition est tenue secrète par les fabricants. Recherches qui amènent à la mise au point du 309-F (F pour E. Fourneau).
1927 Devient membre titulaire de la Société de pathologie exotique (SPE).
1928-1938 Nommé chef de laboratoire à l'Institut Pasteur. Participe à la synthèse et à la mise au point thérapeutique d'un ensemble de produits d'importance médicale : composés arsénicaux actifs dans la syphilis (stovarsol ou 190-F) et la trypanosomiase (orsanine ou 270-F) et de dérivés quilonéiques actifs dans le paludisme (rodoquine ou 710-F).
1935 En collaboration avec D. Bovet, F. Nitti et Th. Tréfouël, se consacre à l'étude d'une substance colorante, le prontosil, dont R. Domagk a démontré l'activité antistreptococcique sur la septicémie de la souris. Ces chercheurs mettent en évidence que seule une partie de ce corps, le sulfamide (1162-F), est active sur le streptocoque, et que contrairement au prontosil, son action s'étend à un grand nombre de bactéries : méningocoque, pneumocoque, gonocoque, bacille de Friedlander, etc. C'est le premier agent antibactérien réellement efficace.
1938 Nommé chef de service du Laboratoire de chimie thérapeutique de l'Institut Pasteur.
1940-12/1964 Succède à G. Ramon à la direction de l'Institut Pasteur mais conserve sa fonction de chef de service du laboratoire de chimie thérapeutique. Prend R. Dujarric de la Rivière et N. Bernardcomme sous-directeurs.
1940-1945 Décide, en tant que directeur de l'Institut Pasteur, de l'acquisition d'une propriété à Laroche-Beaulieu, en zone libre, et de sa transformation en laboratoire de production de vaccin contre le typhus exanthématique, à destination des prisonniers de guerre et de la population civile. Malgré les demandes insistantes des autorités d'occupation, parvient, avec l'aide de L. Aublant, secrétaire général de la Santé, à soustraire le personnel de l'Institut Pasteur au service du travail obligatoire. En 1942, Pasteur Vallery-Radot et P. Milliez demande à la direction de l'Institut Pasteur et à F. Nitti de monter un dépôt de médicaments destinés à la Résistance, rapidement transformé en Pharmacie centrale des FFI.
1942 Soutient sa thèse de doctorat ès sciences physiques sur Activité thérapeutique et spectres d'absorption des arylsufamides et des acides arylarsiniques. Est élu membre de l'Académie de médecine. Prix obtenus dans cette même académie : Prix Louis, 1931 ; Prix Buisson, 1940.
1944-1945 A la Libération, préside le comité militaire de la pénicilline du ministère de la Guerre. Avec F. Nitti et A. Bonnefoi, conseille l'Armée pour organiser de manière industrielle la production de la pénicilline au Centre militaire d'étude et de fabrication de la pénicilline (Paris).
1947 Elu membre de l'Académie des sciences, Paris. Prix obtenus dans cette même académie : Prix Parkin, 1927 ; Prix Paultre, 1932 ; Prix Général Muteau, 1941.
1954 Découvre avec son équipe l'effet de la sulfone-mère dans le traitement de la tuberculose et de la lèpre. Nommé président de la Société française de thérapeutique et de pharmacodynamie.
1955 Organise à l'Institut Pasteur, en collaboration avec le Centre international de l'Enfance (L. Rajchman ) et l'Institut d'hygiène de Varsovie, un symposium franco-polonais sur la bactériologie.
1963 Reçoit la décoration de grand officier de la Légion d'honneur.
1965-1977 Directeur honoraire de l'Institut Pasteur.
1965 Elu président de l'Académie des sciences, Paris.
1967 Elu président de l'Académie de médecine, Paris.
1971-1977 Président de la Société de biologie.
1973-1976 Président du conseil d'administration de l'Institut de médecine et d'épidémiologie africaine, Fondation Léon Mba.
11/07/1977 Décès à Paris.
Publications en collaboration avec :
H. E. Barrelet, G. Benoit, D. Bovet, Y. Dunant, E. Fourneau, P. Koetschet, Y. de Lestrange-Trévise, C. Levaditi, A. Lwoff, K.I. Melville, F. Nitti, L. Palfray, M. Raynaud, G. Stefanopoulo, J. Sterne, H. Strickler, Th. Tréfouël, J. Vallée, A. Wancolle.
Référence biblio. :
- Aublant (Louis), discours du 9 novembre 1979, 11 p. dact. (archives IP, Bio.A1).
- Broch (P.), Kerharo (J.), Nétik (J), Joffre (J.), Fabrication de la pénicilline, Paris, Vigot Frères, éd., 1946, 176 p.
- Julia (Marc), "Jacques Tréfouël (1897-1977)", Annales de l'Institut Pasteur, vol. 128, n° 3, 1977.
- Lamy (Marcel), "Une épopée pastorienne : l'annexe de la Roche Beaulieu de 1941 à 1975", AAEIP, n° 173, 2002, p. 181-186.
- Nitti (Federico), curriculum vitae, Paris, 09/04/1945 (archives IP, TRE.DS).
- Tréfouël (Jacques), Titres et travaux scientifiques, Paris, Ancienne imprimerie de la Cour d'Appel, 28 p., 1946.
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