Centre d’immunologie de Marseille Luminy (CIML)
source : http://histoire.inserm.fr/les-lieux/centre-d-immunologie-de-marseille-luminy
Créé en 1976 par l’Inserm et le CNRS, le CIML avait pour objectif de créer un pôle d’immunologie de haut niveau dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en lien étroit avec l’enseignement supérieur et la recherche clinique.
Cela a été une véritable opération de "délocalisation avant l'heure", impliquant des chercheurs de laboratoires parisiens qui ont rejoint des collègues marseillais, sur un site en train de se développer dans la garrigue, entre Marseille et Cassis.
C’est sous l'impulsion de deux chercheurs, François Kourilsky à l’Inserm et Michel Fougereau au CNRS que ce projet voit le jour au début des années 1970. François Kourilsky était directeur de l’unité de recherche Inserm 136 sur l’immunologie des cancers, à l’hôpital Saint-Louis à Paris ; Michel Fougereau était sous-directeur du centre de biochimie et de biologie moléculaire du CNRS, à Marseille, sur le site de Luminy.
1974 voit la construction d’un premier bâtiment de 2 000 m2, qui va accueillir l’unité de recherche de François Kourilsky délocalisée à Marseille. Celui-ci est accompagné de chercheurs dont Claude Mawas, Pierre Golstein, Michel Pierres…, rejoignant à Marseille l’équipe de Michel Fougereau.
C’est cette structure qui deviendra le CIML, avec 31 chercheurs et 24 techniciens venus de Paris, Lyon et Strasbourg et de Marseille. Le CIML sera abrité dans deux bâtiments, l’un construit par l’Inserm en 1976 et l’autre par le CNRS (1978-1980), occupant 5 000 m2. Kourilsky et Fougereau avaient bâti ce projet, en se fixant, dès l’origine, des principes de fonctionnement que l'on peut résumer comme "élitistes dans leurs objectifs et mutualistes dans leurs moyens". Ils étaient guidés par trois impératifs expliqués par François Kourilsky dans une interview accordée en 1977 à un quotidien marseillais : “Regrouper les techniques, réunir une ‘masse critique’ de chercheurs, diffuser un enseignement. L'immunologie fait appel à de nombreuses techniques et, selon qu'il s'agit de biochimie, de radio-immunologie ou d'immunochimie, les outils de travail sont très différents.”
Hébergé d’abord dans un bâtiment de l’Inserm de 1 500 m², le CIML va asseoir son développement grâce à la mise à disposition par le CNRS, en 1979, de 3 000 m² situés à 800 mètres de là.
Chercheurs, ingénieurs, techniciens et étudiants travaillent à l’élucidation des mécanismes fondamentaux de la réponse immunitaire autour de trois grands axes : l’immunologie fondamentale, utilisant des approches de la biologie moléculaire et cellulaire, la génétique et la biochimie. Viendront ensuite l’immuno-parasitologie, la neurobiologie et la génétique humaine. Un des objectifs principaux de l’activité du CIML consiste à articuler les produits de ses recherches avec les attentes du secteur industriel dans le domaine du transfert de technologies (sociétés Immunotech, Innate Pharma, Ipsogen) et en liaison avec des entreprises pharmaceutiques (Roussel - Uclaf, Sanofi recherche, Boehringer - Mannheim, Zenaca).
Au regard de l’esprit initial du CIML, qui entendait favoriser échanges et collaborations entre équipes de tailles et de durées limitées, et de son mode d’organisation centralisé et mutualisé, la séparation des bâtiments constituait un handicap. Le projet CIML 2000 voit donc le jour, dans l’objectif de construire un institut intégré, pour répondre aux défis modernes de la biologie :
- regrouper les activités scientifiques autour des plateaux techniques ;
- développer la communication scientifique et les échanges entre équipes ;
- créer des modules d’accueil pour permettre l’arrivée de nouveaux groupes ;
- réaliser des économies d’échelles, en évitant la duplication des équipements ;
- rationaliser l’activité des personnels.
- Ce projet mobilisera l’Inserm et le CNRS, avec la participation de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du département des Bouches-du-Rhône, dans le cadre du contrat de Plan Etat Région, ainsi que celle de la ville de Marseille. En novembre 2004, le centre est inauguré ; il dispose désormais d’un bâtiment de 6 000 m² sur cinq niveaux.
Les travaux des équipes de recherche du CIML portent sur la compréhension des bases moléculaires et cellulaires de l’immunité innée et adaptative, en s’ouvrant à d’autres disciplines telles que la biologie cellulaire, la microbiologie, la virologie, l’oncologie et les nanotechnologies.
La présence de chefs d’équipe de nationalités étrangères souligne la dimension internationale du CIML, l’un des principaux instituts de recherche en immunologie d’Europe.
CIML |
Directeurs |
Directeurs adjoints |
1976 - 1977 |
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1978 - 1980 |
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1981 - 1984 |
Claude Mawas - Hélène Cailla |
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1985 – 1987 |
Bertrand Jordan - Christo Goridis |
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1989 – 1990 |
Michel Pierres |
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1991 - 1994 |
Michel Pierres |
Anne-Marie Schmitt - VerhulsT - Bernard Malissen |
1995 - 1998 |
Bertrand Jordan - Jean-Pierre Gorvel |
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1999 - 2005 |
Pierre Ferrier - Philippe Naquet - Eric Vivier - Jean-Pierre Gorvel |
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2006 - 2008 |
Jean-Pierre Gorvel |
Philippe Pierre - Bertrand Nadel |
2008 |
Eric Vivier |
Bertrand Nadel - Didier Marguet |