Pierre Lépine
(source : https://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/notre-histoire/pierre-lepine-explorateur-virus)
Issu d’une famille de médecins, c’est tout naturellement que Pierre Lépine s’engage dans une carrière médicale et effectue très brillamment son internat aux Hôpitaux de Lyon, sa ville natale. Envoyé en mission en Amérique centrale pendant ses études, il y rencontre le célèbre bactériologiste Hideyo Noguchi, qui lui proposa de l’accompagner au Honduras pour le compte de la Fondation Rockfeller.
À peine âgé de 24 ans, il entame sa carrière comme Professeur à l’Université américaine de Beyrouth, mais très vite, il se sent davantage attiré par la recherche et décide de s’y consacrer. De retour à Paris, il accepte l’invitation de Constantin Levaditi à travailler à ses côtés à l’Institut Pasteur, place qu’il quitte en 1930 pour diriger celui d’Athènes durant presque cinq ans. Puis, il rentre à Paris où il prend la direction du service de la rage.
Ses travaux sur la poliomyélite sont particulièrement connus : après avoir étudié le mode de transmission du virus et sa résistance dans le milieu extérieur, il travaille sur un vaccin en échangeant fraternellement des informations avec son confrère Jonas Salk qui travaille sur une souche différente. La généralisation rapide de la vaccination antipoliomyélitique avec le vaccin Lépine, rendue obligatoire en 1964, fait pratiquement disparaître la paralysie infantile en France.
Grand Officier de la Légion d’Honneur, Commandeur des Palmes académiques, Médaille d’Or des Académies et Grande Médaille de la Ville de Paris, Pierre Lépine fut également adjoint au maire et conseil-ler municipal en charge de l’hygiène publique, la salubrité des hôpitaux et la toxicomanie, de sa mise en retraite en 1971 jusqu’à sa mort.
UNE VISION NOVATRICE DE LA VIROLOGIE Les recherches de Pierre Lépine sur la variole et son vaccin contre la poliomyélite seront le point de départ des études modernes sur les virus infra-visibles. En matière de rage, il a introduit le formol, puis la bêta-propiolactone pour l’inactivation du virus, ce qui a permis de lyophiliser le vaccin et de le conserver, chose jugée jusque-là impossible. Grâce à diverses techniques dont il fut souvent l’initiateur, il étudie la structure de nombreux virus et les lésions cellulaires qu’ils provoquent. Ces études l’ont amené à énoncer que les virus ne renferment qu’un seul acide nucléique ; critiquée au départ, cette conception est aujourd’hui classique. |
> 15 août 1901 Naissance à Lyon d’un père professeur clinique en psychiatrie. > 1924-1926 Travaux sur la fièvre jaune à l’Hôpital de Tela, en Honduras. > 1925 Soutenance de sa thèse de doctorat en médecine sur Les conditions sanitaires dans l’Amérique tropicale. > 1925-1926 Professeur de pathologie générale et d’anatomie pathologique à l’Université américaine de Beyrouth, Liban. > 1928-1931 Chef de laboratoire dans le service de Constantin Levaditi à l’Institut Pasteur, où il mènera ses premiers travaux sur la poliomyélite. > 1930 Mission d’études sur la sclérose en plaque à Londres. > 1931-1935 Directeur de l’Institut Pasteur d’Athènes et professeur de bactériologie à l’École d’hygiène d’Athènes. > 1932 Membre correspondant de la Société de biologie. > 1935-1939 Chef de service de la rage, il participe à l’enseignement donné à l’Institut Pasteur sur les virus. > 1938 Cofondateur de la Société française de microbiologie, il collabore avec Constantin Levaditi à l’élaboration de l’ouvrage Les ultravirus des maladies humaines. > 1950-1957 Mise au point d’un vaccin contre la poliomyélite que l’on nommera vaccin Lépine. > 1957 Directeur du cours de virologie de l’Institut Pasteur. > 1961 Membre de la section de biologie humaine et sciences médicales de l’Académie des sciences de Paris. > 1971 Conseiller municipal du XVIe arrondissement de Paris en charge de l’hygiène publique, de la salubrité des hôpitaux et des problèmes de toxicomanie. > 1979 Direction d’une délégation en mission en Asie pour préparer l’accueil de 1500 réfugiés vietnamiens et cambodgiens. > 1989 Décès. |
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