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source : archives de l'Institut Pasteur http://www.pasteur.fr/infosci/archives/f-bio.html

Charles Nicolle (1866-1936)

Voir aussi : Charles Nicolle, le Darwin des microbes. Comment se conservent, se propagent et évoluent les maladies infectieuses (J. Labadié, La Science et la Vie n° 117, mai 1936) et http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/1928/nicolle-bio.html

Médecin et biologiste français né à Rouen (Seine-Maritime, France), le 21/09/1866. Son père, Eugène, est médecin et enseigne l'histoire naturelle à Rouen. Sa mère est la fille d'un horloger de Bayeux. Il a deux frères : Maurice, son aîné, qui deviendra également médecin et Marcel, son cadet, qui se tourne vers les arts. 
Il fait ses études secondaires au lycée Pierre Corneille à Rouen. 
1884 Entreprend des études de médecine à Rouen. Décès de son père. 
1887 Poursuit ses études médicales à Paris. 
1889 Reçu au concours de l'internat des hôpitaux de Paris ; devient préparateur de Gombault, au cours d'anatomie pathologique de la faculté de médecine de Paris. 
1890 Début des stages dans les laboratoires de l'Institut Pasteur à Paris, où il retrouvre son frère, M. Nicolle
1893 Soutient sa thèse de doctorat en médecine à Paris sur le chancre mou. Nommé professeur suppléant de pathologie et clinique médicale à l'école de médecine de Rouen. 
1894-1902 Devient médecin des hôpitaux, puis chef de laboratoire de bactériologie de l'Ecole de médecine de Rouen. Parvient à inoculer la syphilis et le chancre mou aux singes inférieurs. Tente de créer, à l'exemple de l'Institut Pasteur de Paris, un centre d'enseignement de la microbiologie, de préparation du sérum antidiphtérique et de recherches médicales, avec insuccès. Crée, avec A. Halipré, le premier sanatorium de la région rouennaise à Oissel. S'attache à lutter contre les maladies vénériennes. 
1895 Mariage avec Alice Avice, avec laquelle il aura deux enfants, Marcelle et Pierre. 
1902 Demande et obtient sa nomination comme directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, succédant à A. Loir. Obtient de l'Administration de la Régence que soit construit un nouvel Institut Pasteur, mieux pourvu en équipements, sur un lotissement de l'ancien Jardin d'essais de l'Ecole d'agriculture (1903-1906). 
1903 Premiers travaux sur le paludisme et la brucellose. 
1907 Premiers travaux sur le trachome. 
1907-1908 Avec la collaboration de nombreux médecins de Tunisie, étudie plusieurs cas de splénomégalie infantile méditerranéenne, dont le parasite, étudié par A. Laveran et F. Mesnil, avait été reconnu identique à la Leishmania donovani du kala-azar de l'Inde. Donne la description clinique de cette nouvelle leishmaniose, établit les éléments de son diagnostic. Parvient à cultiver la Leishmania donovani dans l'eau de condensation du milieu de Novy et Mc Neal simplifié par lui (milieu NNN). Réussit à transmettre l'infection leishmanienne au singe et au chien, et démontre que le chien est bien le réservoir de virus de la maladie méditerranéenne, et non l'homme comme pour la maladie indienne. Avec Ch. Comte, il parvient à cultiver en milieu NNN une autre LeishmaniaLeishmania tropica, parasite du Bouton d'Orient. Avec Sicre, il reproduit expérimentalement cette dermatose sur le singe, puis sur le chien (1910), ce qui l'amène à envisager comme probable, l'origine canine de la maladie. 
1909 Découverte avec L. Manceaux d'un nouveau parasite, baptisé Toxoplasma gondii, dans le sang du gondi, petit rongeur du sud-tunisien. Découverte du rôle exclusif du pou dans la transmission du typhus exanthématique, exposée dans deux notes présentées à l'Académie des sciences, Reproduction expérimentale du typhus exanthématique chez le singe et, en collaboration avec Ch. Comte et E. ConseilTransmission expérimentale du typhus exanthématique par le pou du corps. Désormais, il suffira d'éliminer les poux pour venir à bout de la maladie, ce qui sera réalisé, à Tunis, en l'espace de trois ans. 
1909 Devient membre associé de la Société de pathologie exotique (SPE). 
1910 Avec E. Conseil, mise au point de la méthode de protection contre le typhus par les sérums de convalescents. La séroprévention et la séroatténuation, permettant de lutter contre la mortalité infantile. 
1911 Premiers travaux sur les fièvres récurrentes. 
1913-1930 Fait paraître plusieurs nouvelles et des romans : Le Pâtissier de Bellone (1913), Les Feuilles de la Sagittaire (1920), La Narquoise (1922), Les Menus Plaisirs de l'Ennui (1924), Marmouse et ses hôtes (1927), Les deux Larrons (1929), Les Contes de Marmouse et ses hôtes (1930). 
1914-1918 L'application des mesures prophylactiques découlant de ses travaux sur le typhus empêche l'apparition de la maladie, sauvant les armées du front occidental d'un fléau habituel aux longues guerres. 
1918 Lorsqu'apparaissent les premiers cas de pandémie grippale en Tunisie, il démontre, avec Ch. Lebailly, que l'agent de cette maladie est un virus filtrant, et propose le terme d'inframicrobes pour désigner cette catégorie d'agents pathogènes. 
1919 Entreprend, avec Ch. Lebailly, l'étude des infections inapparentes, comme le typhus de certains cobayes ou du rat. 
1923 Co-fondateur et président de la Ligue internationale contre le trachome. V. Morax en est le vice-président. 
1924 Voyage en Grèce avec l'écrivain Georges Duhamel. 
1927 Reçoit le prix Osiris. Installation de sa fille, Marcelle, comme médecin de ville, à Tunis. 
1928 Reçoit le prix Nobel de médecine. Commémoration de son 25ème anniversaire à la direction de l'Institut Pasteur de Tunis. 
1929 Est nommé membre non résident de l'Académie de médecine. 
1930 Publication de Naissance, Vie et Mort des Maladies infectieuses
1931 Au cours d'une mission au Mexique, fait apparaître, avec H. Sparrow et Mooser, que les typhus bénins transmis du rat à l'homme par la puce sont moins bien adaptés à l'homme que le typhus le plus grave transmis par le pou. Ils en déduisent qu'il existe deux variétés de typhus donnant entre eux une certaine immunité croisée. 
1932 Nommé professeur au collège de France. Publie plusieurs ouvrages de philosophie biologique et médicale. 
1934 A la suite du décès de A. Calmette et E. Roux, le conseil d'administration de l'Institut Pasteur crée le Conseil scientifique de l'Institut Pasteur dont Ch. Nicolle devient membre aux côtés de G. Bertrand, J. Bordet, A. Borrel, F. Mesnil, A. Yersin
28/02/1936 Décès à Tunis. 

Travaux en collaboration avec : L. Blaizot, G. Blanc, L. Cathoire, G. Catouillard, Ed. Chatton, Ch. Comte, A. Conor, M. Conor, E. Conseil, A. Cuénod, P. Durand, E. Gobert, Habib, A. Husson, M. Langeron, Ch. Lebailly, U. Lumbroso, L. Manceaux, C. Mathis, H. Mooser, E. Pringault, A. Sicre, H. Sparrow. 

- Giroud (Paul), "Charles Nicolle (1866-1936)", Bulletin de l'Académie nationale de médecine, t. 145, n° 33, p. 714, 1961. 
- Huet (Maurice), Le pommier et l'olivier, imp. Lienhart, Aubenas, 1995, 243 p.
- Nicolle (Pierre), "La vie et l'oeuvre de Charles Nicolle", Classiques de la médecine, éd. La Guilde internationale des médecins, 28 p.